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De prof à hypnothérapeute : mon parcours

Le métier de prof est un métier de transmission de savoir-faire.. mais pas que. On suit un enfant, on le guide, il est unique.

Dans cette profession, on constate déjà que chacun a son Vakog. Paul a besoin de lire pour comprendre. Pierre a besoin d ‘entendre, etc.. Et en plus de cela, l’enfant attend qu’on lui transmette notre savoir avec douceur, empathie, bienveillance.

Prof, pourquoi ce choix ?

Être enseignant, c’est une passion. Pour moi en tous cas, ça en a été une. Mes deux parents étaient dans l’éducation nationale. Mon père fut professeur puis principal de collège. Ma mère a été une institutrice extrêmement rigoureuse et proche de ses élèves. Et moi, j’adorais comme beaucoup de petites filles jouer à la maîtresse dans la classe de ma mère quand elle corrigeait ses cahiers. Déjà petite, j’avais cette envie d’aider les petits copains. J’ai su lire assez tôt. J’aimais beaucoup pouvoir aider. Je partageais souvent avec mes parents la sensation d’injustice face à des enfants qui ne peuvent pas apprendre parce que leur milieu social ne le permet pas, parce qu’on vise d’autres choses pour eux que l’école et les longues études.

Un jour, je me suis exclamée « moi, je serai professeur ou juge pour enfants« .. Il devait y avoir un lien inconscient là-dedans. Problème, j’étais nulle en droit et le double cursus (vive le perfectionnisme) m’a achevée. Alors je suis repartie sur : je serai prof !

Ma prof d’allemand, Madame Foisset (il y a des noms que l’on n’oublie pas) m’a transmis son savoir de manière incroyable. J’étais brillante en allemand, pas banal pour une fille d’origine Corse par sa mère et plutôt brune. A l’époque, les bons élèves apprenaient l’allemand, j’ai suivi. Et j’excellais, et j’apprenais cette langue facilement .. Et donc, au moment de lâcher le droit pour revenir à des études de langues, ça n’a pas été très compliqué. Le CAPES en poche, j’ai fait mes premiers pas et j’ai vite compris que j’étais faite pour ça.

Enseignante mais pas que…

Je n’ai jamais été qu’une enseignante. Je me suis toujours intéressée aux enfants qui étaient devant moi. Parfois, je sortais de mon domaine et je prenais en charge des élèves « en échec scolaire » étiquetés agressifs, rebelles, insupportables et tous les noms d’oiseaux qui vont avec. Ces moments-là, je ne les oublierai jamais.

Petits groupes d’élèves que je coachais, je sentais que ce travail-là dépassait largement l’aide aux devoirs. J’ai tout entendu. « Vous m’faites chier avec votre travail là« , « J’en ai rien à foutre de votre truc« .. Bon, parfois, je les aurais bien collés au plafond et d’ailleurs, je n’ai pas eu toujours la patience qu’il fallait mais j’ai écouté : leur colère, leur désarroi, leur ras-le bol. Leur envie de tout arrêter par démotivation et par épuisement de s’entendre dire « Tiens-toi bien, va jeter ton chewing-gum, non mais tu vas faire quoi de ta vie ? » Et à la maison, pas de suivi ou alors les mêmes rengaines. Estime de soi au ras du sol.

Pour redorer son blason, on se donne un rôle, on joue au super héros et « on s’en bat les couilles » … Voilà ce qui est passionnant chez l’élève qui est plein de problèmes. On peut le punir ou l’écouter. J’ai adoré travailler avec des élèves à part. Les laisser s’exprimer, sentir l’enfant en eux qui n’a pas reçu assez d’amour et qui n’en reçoit pas davantage à l’école : combien de fois j’ai lu des appréciations sur les bulletins qui donnent la chair de poule tant ils sont dévalorisants.. Manque de reconnaissance, accompagnement individuel néant, absence de prise en charge de la raison de l’échec scolaire. Ça a été passionnant pour moi de travailler avec ces jeunes, de les voir sourire quand je leur disais qu’ils avaient du potentiel, qu’il fallait le révéler, que j’étais là, qu’on allait y arriver. Parfois, après la colère, j’avais droit à « m’dame, vous êtes swag« .. Ça, ça veut dire  » MERCI » en langage « jeuns ».

Tout au long de ma carrière, j’ai tenté de protéger les plus fragiles, en faisant ce que je pouvais faire bien sûr. J’ai pesté en conseil de classe quand je n’entendais parler que de notes, de résultats alors qu’il était nécessaire de sortir de la logique de l’Éducation Nationale pour encourager, souligner les efforts.

Hypnothérapeute : le grand saut .. et plus encore !

Voilà comment, à force d’entendre des parents me dire que j’avais un profil différent, que j’étais psychologue, et autres remarques de ce style, je me suis dit qu’en effet, il allait falloir exploiter ce domaine.

J’ai suivi une formation de praticienne en hypnose. J’ai demandé à exercer les deux professions pendant deux ans, puis j’ai obtenu une disponibilité. Les résultats étaient là. J’allais dans mon cabinet avec un plaisir grandissant. Je sentais que j’étais de plus en plus à l’aise. Je décodais plus vite. La plupart des retours étaient positifs.

Quand on m’a dit « Désormais, fin de la dispo : soit vous revenez, soit vous démissionnez » eh bien j’ai fait le grand saut ! Aucun regret ! C’est une partie de ma vie inoubliable.

Ces jeunes m’ont tellement apporté ! C’est avec eux que je pense avoir compris la notion d’enfant intérieur. Mais ma mission de vie, comme je l’appelle, c’est ma seconde voie : écouter et guider. Et d’une étape à une autre étape, de prof à hypnothérapeute, on revient à ses premières amours en devant formatrice parce qu’on sait transmettre un savoir-faire.

Être hypnothérapeute ou l’art d’écouter

Être hypno-thérapeute, c’est d’abord savoir écouter. Prendre le temps d’écouter et de comprendre. Comme je l’explique ailleurs, ça n’a rien de magique. J’écoute et quand l’alliance thérapeutique est bien là, alors il se passe ce travail que je qualifie de « pyramidal ».  Je prends les mots de mes patients. Je creuse et souvent me vient l’intuition à un moment donné que c’est LÀ que se cache la faille… et c’est ce que je vais apprendre à mes stagiaires : l’hypnose ne sert à rien si on ne sait pas entendre.

L’hypnose suit l’anamnèse très précieuse et là, on devient un bon hypno thérapeute quand on sait faire une bonne anamnèse. Rester en position basse comme on l’appelle dans notre jargon et guider. Rien de magique mais ça ne s’improvise pas de savoir faire des anamnèses, de passer d’un patient à un autre en étant focus sur le nouveau patient. Apprendre à écouter correctement et avec subtilité. C est formidable de sentir à un moment de la séance qu’on y est, qu’on a touché le point névralgique. C’est formidable d’avoir des retours de patients satisfaits. Bref, c’est un métier formidable. Les séances individuelles et tout ce qu’elles m’apportent me permettent, par ailleurs, d’être une formatrice de qualité. Je n’ai pas peur de le dire. Soucieuse de la réussite de ses stagiaires, avec l’envie de les mener jusqu’au bout.

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